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Au printemps de l'année suivante, Andréa est passée en France pour
régler quelques affaires de parrainage et d'adoption. Quant à moi,
j'étais à la Catho de Paris, en année d'habilitation au doctorat. Elle avait
besoin d'un chauffeur. Alors je suis parti avec ma petite R4 et je l'ai
retrouvée à Lyon. Nous sommes partis dans la foulée à Sisteron ou
nous attendaient deux petite filles qu'il nous fallait ensuite conduire
près de Perpignan où les attendait une éventuelle famille adoptive. Je
ne me rappelle plus très bien les détails... mais voici ce dont je me
souviens très bien : nous roulions sur l'autoroute, quelque part du côté
de Narbonne. La situation était difficile et le moral pas très élevé. Alors,
pour nous réconforter et confier tout cela à la Sainte Vierge, Andréa et
moi disions le chapelet. Voici qu'éclate un orage formidable ; des
trombes d'eau mal écartées par les petits essuie-glaces de la 4L. Bref
une ambiance passablement catastrophique... Et puis tout d'un coup,
une petite voix claire venant du siège arrière, qui se met à chanter : « ça
mouille, ça mouille, c'est la fête aux grenouilles ! »
Ce sont simplement deux petits souvenirs personnels, pour témoigner des belles aventures qu'ont vécues
tous ceux qui ont partagé la route de Sr Andréa. Mais je suis certains que vous qui lisez ces lignes, pourriez
en raconter bien d'autres du même genre...
Par Monsieur l'abbé Paul AGNERAY Vicaire Episcopal,
Diocèse d'ARRAS
1992. Soeur Andrea et moi au bus stand de Pondy.
Quelques souvenirs...
1979. Soeur Andrea à St. Antony's Convent.
1992. Messe à l'orphelinat.
1982 Soeur Andrea , Marie et un enfant.
Quelques souvenirs, rapidement jetés sur le papier, ou plutôt
sur l'écran de l'ordinateur...
La première fois que j'ai rencontré Sr Andréa, c'était en 1979.
Avec un groupe d'une douzaine de jeunes calaisiens (j'étais
alors aumônier de lycée à Calais), nous étions allés en Inde
rencontrer le P. Ceyrac, et celui-ci nous avait organisé un tour à
travers le Tamil Nadu, avec évidemment un passage à
Pondicherry. Quand nous sommes arrivés là, nous venions de
faire un petit chantier dans le village de Vedantanghal, du côté
de Mahabalipuram, avec un groupe de travailleurs sociaux du
SCI (Service Civil International). Tous ceux qui ont fait ce genre
d'expérience le devineront aisément : nous n'étions pas
brillants ! La chaleur, les différences de régime alimentaires, les
petits ennuis de santé pour nos organismes européens
l'époque, nous avons eu l'impression d'arriver au paradis terrestre ! mes jeunes amis, dont certains étaient
très jeunes, ont trouvé en Andréa une mère accueillante. Un vrai repas français, avec - imaginez ! - du bouillon
de légume ! C'est incroyable ce que le bouillon de légume peut faire du bien quand on a chaud, qu'on a soif et
qu'on a les boyaux un peu dérangés... Vous allez peut-être me trouver futile ; mais c'est à ces choses
concrètes que l'on mesure l'accueil véritable et l'amour.
Et de l'amour, Andréa n'en manquait pas ! Déjà, elle ouvrait toutes
grandes ses portes aux enfants abandonnés. Je me rappelle un matin,
une maman lui apportant son bébé, qu'elle n'avait pas les moyens de
nourrir, tout petit bout de choux épuisé. Andrea n'a pu persuader la
maman de le garder et il est resté au couvent. Andréa m'a dit longtemps
après qu'il était devenu un grand et beau jeune homme.
fragiles... Au « St Antony's convent », où Andréa était à
petits ennuis de santé pour nos organismes européens
concrètes que l'on mesure l'accueil véritable et l'amour.
après qu'il était devenu un grand et beau jeune homme.
mouille, ça mouille, c'est la fête aux grenouilles ! »
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22 février 2009.
Paul AGNERAY
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